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Philippe Vicariot

Récit de la victoire de « Swinhoé » JPK 1010 en solo

Ça y est on est le 28 janvier, on est à Madère pour la deuxième manche de la Transquadra ! J’attendais ce moment depuis un petit bout de temps.
Signal d’attention, départ dans 8 minutes. Je pars sous spi tribord à la bouée, puis empanner au plus vite pour se sortir du dévent de l’île et filer sur la bouée de dégagement devant l’aéroport, Alex Peraud gère bien l’approche de la bouée et passe devant.On se dégage des molles et courant d’air de l’ile et je passe sous spi de tête avant la nuit, la manœuvre fait perdre peu de temps et je la ferais souvent pendant la traversée, plus tôt grand spi de capelage quand il y a de l’air et des grains, grand spi de tête dans la molle ou pour se refaire au classement, spi lourd (en fait un code 5) quand il y a pas mal d’air. Dans le doute sur le choix du spi, je passe à la taille au-dessus et en même temps je n’oublie pas d’assurer. Résultat pas de départ a l’abattée ni au lof en étant à la barre et il me semble 2 départs au lof sous pilote quand le vent est monté au début d’un grain, mais le bateau est très raide avec le bulbe et le bateau reprend sa route sans avoir à larguer de la drisse de spi.Puis c’est parti en bâbord pour un long bord toute la nuit, tout le monde va vite, les bateaux sont proches, le lendemain on est toujours au contact, et les jours suivants aussi, c’est très motivant. Les bateaux en double ne vont pas plus vite, ils sont sans doute pénalisés par le poids en plus. Il y a des grains pas très forts avec de belles rotations qu il vaut mieux exploiter et de la molle derrière. J’avais décidé avant le départ de tomber le spi pour les empannages, pour ne pas prendre de risque, mais compte tenu du nombre d’empannages à faire et des situations de contact je change d’avis. Je mets un peu de temps à me resynchroniser et puis ça va mieux, mon génois belge n’assure pas une protection totale pendant les empannages alors je fais gaffe !
Je passe 2 jours au contact avec le SF3200 « Wiliwaw », ils sont dans mon axe derrière, et c’est un bon repère pour la vitesse en plus on se fait une petite causette de temps en temps par VHF et c’est bien sympa. On est bien nord et le vent mollit avec le baro qui monte et mes concurrents de la première manche sont dans le sud il est temps d’essayer de se recaler devant eux.
Malheureusement pour moi ce n’est pas aussi simple, pour y aller je vais perdre du terrain et ça je n’ai pas trop envie. Et puis je passe une journée très mauvaise, ça commence le matin par un gros grain avec beaucoup d’air et un affalage du spi à la limite : Le mieux c’est de profiter du grain pour faire de la route rapide en barrant, mais il ne faut pas casser le spi… Le bateau est très sécurisant par sa stabilité de route et par sa raideur à la toile, spi bien bridé avec les barber il n’y a plus qu’a suivre le spi en barrant.Derrière le grain il n’y a plus de vent mais un très gros clapot qui secoue le bateau dans tous les sens, la journée se termine par un gros orage avec un grain a 35 nœuds bien tapé et re un affalage limite, j’ai de la chance le code 5 n’aime pas l’eau et il flotte gentiment a la surface de la mer sans se faire accrocher.Après cet épisode grain, pétole de presque 2 jours, je suis derrière ceux du nord et du sud, ça fait beaucoup…Il reste la moitié de l’atlantique pour se refaire, le vent rentre et c’est reparti pour les longues glissades et le jeu avec les nuages. Les nuages, il ne faut surtout pas se les prendre dans l’axe, Il faut viser les bords soit en accélérant soit en empannant. Le deuxième problème avec les grains quand ils s’approchent c’est ciré ou t shirt ?Sous spi quand ça va vite, je dors sur un matelas de bannette du carré que j’installe en diagonale au bas de l’échelle par terre. C’est l’endroit du bateau ou ça bouge le moins et en plus on est en contact avec l’extérieur, mais pas trop.

L’objectif est toujours de faire du sud quand c’est possible et ce genre d’objectif ça fait beaucoup d’empannage. La stabilité du bateau pousse à prendre quelques risques. C’est comme ça que la dernière nuit je fais un méga cocotier en empannant parce que je n’avais pas assez abattu. Le spi attrape le génois belge et la balancine de tangon, il n’y a plus qu’à larguer les 3 drisses (celle du spi, du belge, et du tangon) et se pendre à l’ensemble en espérant que ça veuille bien descendre. Total, une heure sous GV seule qui nous coute sans doute la première place en compensé de la deuxième manche. J’arrive en matinée à l’ilet Cabrit au sud de la Martinique, Il y a 20 ans j’étais là avec mon minitransat.
Les bateaux ont changé pas la mer et les émotions qui vont avec.

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