On recrute

Le JPK 1050 frappe à nouveau ! Léon remporte la Cap 300

© Éric Guigné

Le 29 août dernier, 32 concurrents IRC double et solo s’élançaient sur la CAP 300, organisée par le Yacht Club du Crouesty. Le JPK 1050 du chantier, “Léon”, prenait le départ aux mains d’Éric Guigné, futur propriétaire d’un JPK 1050 : une belle réussite puisqu’il a remporté la victoire au général, en temps réel et en temps compensé ! Récit de sa découverte du JPK 1050.

Avec Maxime, nous avions besoin de nous qualifier pour la Cap Martinique 2026 que nous allons courir sur mon futur JPK 1050, qui participera sous les couleurs de OSE. JP (le Boss) nous a gentiment prêté son “Léon” fraichement auréolé de la victoire OVERALL au Fastnet. On avait donc la pression …

Prise en main rapide du bateau la veille à Lorient, Alex nous a expliqué à distance comment ça marche. On a tout trouvé facilement, il y a beaucoup de ressemblances avec mon ancien JPK 1030, mais tout est un peu plus grand, plus spacieux et … plus rapide. On aime ! Premières impressions : dès 10 à 14 nœuds de vent, le bateau glisse, glisse, glisse vite et sans se fatiguer. On envoie l’A3, tout est facile et rapide.

Vendredi, le départ du Crouesty est décalé car il y a un BMS, mais nous partons en mer avec 28 à 30 nœuds et un peu plus sous les grains qui vont nous passer dessus toute la journée.

La pression monte : on ne veut pas casser le bateau du Boss, c’est notre première nav en JPK 1050, première nav ensemble (d’habitude on régate l’un contre l’autre), le vent est soutenu, et le plateau relevé (on ne voudrait pas ternir le tableau de chasse étincelant de Léon).

La concurrence est là : dès le début, on se retrouve au contact de Laudato skippé par Régis, et on doit vite trouver les réglages pour tenir la cadence. On a 1 ris ½ dans la GV et le J3 devant, mais dans ce vent fort il faut ouvrir la grande GV à corne plus largement qu’à bord de mon ancien JPK 1030 (ce 1050 semble plus proche d’un Class 40 que de notre ancien IRC …). Le bateau est très agréable, la barre est douce, le bateau tape peu dans le petit clapot court de la baie de Quiberon. Bonne surprise.

© YCC

On enroule la Nord Quiberon et on prend un grain fort, on prépare quand même l’A3 arisé en mode A5 que l’on n’envoie pas immédiatement … on ne veut pas casser le spi du boss … mais Régis qui nous colle aux basques envoie son spi et fond sur nous … donc on hisse et on se fait un premier bord sous spi à fond au planning. Dès les premiers surfs, je sais que j’ai fait un bon choix en commandant ce nouveau JPK 1050, ça me rappelle mes jeunes années sur des petits bateaux planants comme le Melges. On se relaie à la barre et on kiff grave entre 14 et 18 noeuds non stop !

Mais la layline arrive vite et on hésite à empanner … le vent fort, les bastaques … on ne veut rien casser … Sauf que Régis, lui, empanne tranquillement ! Alors on décompose bien la manœuvre et on empanne aussi. Aucun souci, ça repart encore plus fort en bâbord car il faut lofer un peu (j’ai encore mangé un peu la layline) … Nouvelle bonne surprise, on peut lofer même dans ce vent fort sans partir au tas. Le bateau accélère fort, remonte les vagues et les redescend, et il faut slalomer pour profiter des surfs à gogo. Que du bonheur !

On affale, pas de soucis, le cockpit est large, on est bien calés partout, l’ergonomie est bien pensée (comme sur mon ancien 1030, en plus grand). On relance au près, et Régis est juste derrière nous, mais on a mis une très grande distance à nos copains sur leur plus petits IRC. La vitesse du 1050 au portant dans la brise est impressionnante, et sa facilité rassurante. On kiff de plus belle !

Petit louvoyage tactique face à Laudato qui ne nous reprend presque rien. On renvoie l’A5 jusqu’à l’Île Dumet pour un bord de spi fantastique à 135° du vent. Surfs et plannings mémorables, top speed à 21,5 nœuds … mais le plus impressionnant est la régularité du bateau qui plane en continue, remonte les vagues et les redescend en accélérant. Faut juste éviter les plantages, et on kiff de ouf ! On affale trop tard par gourmandise (c’était pas humain d’enlever ce spi … on aurait voulu continuer jusqu’en Martinique) … Régis nous reprend 200 mètres, mais on reste devant.

On attaque le long bord de louvoyage de 45 milles nautiques en ce début de nuit. À part Laudato que l’on voit très (trop) bien, on a perdu de vue tous les autres IRC … la vitesse du 1050 dans la brise sous spi est très impressionnante … On s’y attendait un peu (on a un gros TCC à sauver) mais à ce point c’est stupéfiant… ça promet !

Ça mollit un peu, on a besoin d’appui pour ne pas taper dans le clapot croisé, alors on lâche le ris de la GV, facile et ergonomique, mais le vent est encore largement assez fort pour garder le J3 devant.

La nuit tombe et les afficheurs s’éteignent (on ne sait pas les redémarrer, car on n‘est pas habitué à ce matériel) … On va donc naviguer en aveugle toute la nuit, « avec les fesses » et finalement cela va nous forcer à nous concentrer et ressentir le bateau au près dans ce clapot chaotique et ce vent qui s’essouffle doucement. Une aubaine pour découvrir le bateau, ressentir les accélérations, trouver les meilleurs réglages.

On a une petite avance sur Régis, mais Laudato rencontre un problème qui le force à rentrer au port. Dommage ! On aurait bien continué le match race. Mais on se recroisera bientôt …

Toute la nuit, on navigue au près serré face à un clapot croisé et dans des grains faisant varier le vent de 15 à 28 nœuds. Nouvelle bonne surprise : le bateau ne tape pas trop, mais on comprend rapidement qu’il faut lui donner de l’angle et glisser vite. Au final, notre VMG est excellent et nous permet de creuser encore l’écart avec nos petits copains derrière.

On se cuisine un petit plat chaud et on apprécie la cabine beaucoup plus spacieuse que celle de mon ancien 1030. Je tiens même debout avec mes 1,92m !

Quelques petits dodos plus tard en fin de nuit, on enroule la bouée avec une grosse avance et on envoie le grand spi A2 car le vent s’est calmé. On glisse facilement à 10 – 12 nœuds à 140 degrés du vent. En asy, on ne peut pas abattre, il va falloir qu’on s’habitue … mais on va vite. On fonce à gauche pour prendre la bascule qui nous fera passer Belle-Île au petit matin, puis les Cardinaux, puis dernier empannage (j’ai encore mangé la layline… je suis un peu déboussolé par les angles du bateau, et sa vitesse aussi … mais on va apprendre) !

© Éric Guigné

Le vent refuse encore, mais on parvient à tenir l’A2 assez haut sans soucis, la carène puissante du 1050 permet de convertir la puissance en vitesse, c’est très agréable. On arrive avec une avance significative en temps réel, qui nous permettra même de gagner en compensé avec une petite marge.

On s’est régalés, on a beaucoup aimé le bateau et un grand merci au boss de nous avoir prêté son super jouet. Grand bravo à Jacques le Sorcier pour avoir dessiné un bateau aussi ludique ! Maintenant je ne sais pas comment je vais faire pour attendre mon nouveau bateau pendant encore 45 jours …

Éric, team OSE

Vivement que ca recommence …

Tous les résultats sont disponibles sur https://www.ycca.fr/cap300milleschantierduredo

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