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Au large de St Tropez 400 Nautiques : récit de course d’Eric Merlier, du JPK 1030 “Telemaque 3”

Les 5 JPK 1030 de Méditerranée sont là, un 1080 et un grand nombre de 1010. Chez nous les Solos, il y avait de gros clients.

Arnaud avec son 1010, un sérieux concurrent qui a déjà participé à cette course et aussi fait une Transquadra, il s’est entraîné cet hiver et il n’est pas venu là pour faire de la figuration.

Ludo avec son 1080 qui navigue habituellement en double mais aussi du solo de temps en temps. Il possède une expérience et un palmarès impressionnant.
Vainqueur de la MIDDLE SEA RACE, une participation a une Transquadra et présent au départ de la plupart des courses en Med c’est du lourd !

Richard avec son 1030 qu’il vient de ramener par la mer il y a une semaine depuis Lorient.
Lui ce n’est pas compliqué, le couteau entre les dents c’est tellement sont truc qu’il l’a peint sur son bateau. On a déjà fait cette course l’un contre l’autre plusieurs fois.
En 2018, quand je l’ai gagnée il a fait deuxième et l’année d’après il l’a gagnée en double avec son fils.

Laurent, là on rentre dans un monde parallèle, palmarès de dingue en IRC Figariste,TP52 mais ça c’était avant, maintenant il démarre en parallèle en aventure en classe 40 !
Laurent c’est simple il a trois temps : boulot, vélo, bateau et toujours dans le même mode, à fond !

Guy l’amateur le plus professionnel de Méditerranée !
Champion d’Europe IRC un palmarès digne !
Champion en MOTH EUROPE dans sa jeunesse.
Performant et passionné au point qu’il peut s’en rendre malade.

Chez les duos, pleins de copains aussi et notamment

Manu et Sophie avec leur 1030.

Seb et Victor sur TELEMAQUE 2, mon ancien 1010.
Seb ultra-tiraileur de très haut niveau, venu au monde de la régate il y a un an il ne fait pas les choses à moitié coaché par Christopher Pratt (MARSAIL) sa progression est incroyable quand à Victor 18 ans et déjà une maturité remarquable (de la graine de champion!).

Le décor est planté, on ne connait pas la musique mais on sait qu’on va danser…

Au large de St Tropez est une course que je trouve vraiment très intéressante par son format et les zones de navigation.

Entre le sprint et le marathon, on ne doit rien lâcher comme dans un côtier mais on passe aussi suffisamment de temps sur le bateau pour que la symbiose opère au point de ressentir cette sensation subtile où le bateau devient un prolongement des capteurs de notre épiderme.

Partir devant St TROPEZ c’est beau mais c’est aussi quelques miles bien tordus pour arriver à s’extirper de là avant de prendre l’autoroute pour traverser.

Nous y sommes là, on commence à prendre de la vitesse, on quitte vite la côte, les bateaux sont au reaching, ça glisse, c’est super agréable. La première nuit est toujours compliquée pour le sommeil tellement notre corps à produit d’adrénaline mais il faut se reposer cette phase est une des rares qui le permet.

Dans la nuit des problèmes de santé on contrait Guy à abandonner, c’est vraiment dommage.

Nous arrivons dans une zone de mole en dessous d’Ajaccio à contourner par le large d’après les fichiers, mais impossible pour moi d’en sortir, là tu te dis la course est terminée, psychologiquement c’est la descente en enfer, bref c’est la M…

Pendant ce temps là, chez les duos Manu et Sophie ont pris l’option à la terre et font un hold-up sur toute la flotte, bravo !

Une très légère pression a fini par revenir avec une houle qui complique le job, mais je progresse doucement en direction de la zone de transition, ça y est on passe au prés avec 20/25 kT, là on va foncer pour passer la porte des Lavezzi, légèrement débridé, je fais route directe en passant devant Bonifacio, les odeurs du maquis m’enivre.

Balasté, le bateau est un TGV lancé à fond, il me donne un plaisir incroyable, c’est magique, je passe les bouches aux alentours de minuit, vacation radio à la porte avec JP, RAS tout va bien à bord.

Les fichiers et mon idée sont de se dégager un de quelques milles de la côte pour trouver une pression plus stable et aussi pouvoir me reposer.
Les séquences de sommeil de 20 minutes se succèdent, je suis cuit jusqu’à ce que je me réveille à faire du chemin en plus !
Là ça réveille vraiment !
Virement de bord, on attaque la remontée de la côte.
Le jour s’est levé, le paysage est incroyable, les aiguilles de Bavella sont encore enneigées par endroit, les dauphins sont là, la mer a ce bleu cristallin propre aux eaux corse, on est au paradis.
A la côte, les copains jouent avec les vents catabatiques qui descendent des sommets.

Je suis maintenant sous spi et je me repose avec cette sensation magique de plénitude ou le bateau glisse sans bruit et le pilote travaille peu.

Après la Giraglia, nouveau passage à niveau, les bateaux se regroupent, c’est compliqué pour repartir et c’est très dur psychologiquement une fois de plus.

Seb et Victor sont à 3 m de moi, on blague mais bon ça rend dingue cette météo.

Ça repart, ça s’arrête bref c’est très dur, puis la pression s’installe légère mais suffisante pour faire marcher le bateau quasiment à la vitesse du vent.

On est à nouveau au Reaching tantôt serré, tantôt débridé, mais j’ai la voile ad hoc et je bosse en permanence les réglages.

Ballast sec, un demi, plein on vide bref il ne faut rien lâcher, c’est maintenant que ça se joue .

Le bateau fait des merveilles, j’ai une glisse parfaite une très bonne vitesse je suis rentré en état de FLOW.

Laurent est décalé de quelques milles sous le vent.

Quand ce ne sont pas les dauphins, ce sont les baleines qui font irruption.

Je décompte les milles, je sais que je suis en train de faire du bon boulot, je suis plus rapide.

J’ai perdu Richard à l’AIS qui me mettait la pression derrière (il était tellement pris dans la course qu’il a oublier de charger les batteries…)

Les petits ratings étaient en tête sur l’application après les passages à niveau de la GIRAGLIA qui avait remis à zéro les écarts sur l’eau mais pas les temps compensés.

Je retrouve du réseau GSM et visualise le classement sur l’application qui valide mon intuition, j’ai gazé fort !

Le cône de l’arrivée se dessine, les bateaux convergent vers l’entrée du golf, je suis devant Ludo en réel qui n’est pas loin et j’ai une avance sur Laurent qui pourrait sembler confortable mais j’ai peur d’une arrivée difficile dans un vent qui est en train de mollir et je connais bien Laurent, il ne me fera pas de cadeaux….

Nous sommes à moins de 5 milles de l’arrivée, LUDO me dépasse, il y a une forte houle un vent faible, le 1080 est plus alaise que moi dans ces conditions, mais c’est aussi Ludo qui fait du bon boulot et moi qui suit moins performant à ce moment là.

On coupe la ligne à quelques minutes d’intervalle!

A St TROPEZ on ne fait pas les choses à moitié !
Le semi rigide nous accompagne sur les dernières longueurs avant de nous passer au-dessus des filières, la bouteille de champ glacé, si ça ce n’est pas la classe !

Il est minuit Frédérique Fantino est sur le ponton pour nous aider à l’amarrage et recueillir les premières sensations.

Sur l’application je suis premier, Laurent, Manu et Seb sont là.
On fête ça, douche de Champagne pour les bateaux et les skippers.

Richard et Ludo ont coupé la ligne et sont repartis directement vers leur port d’attache.

Il est deux heures du matin, on fait les pâtes sur le bateau de Laurent accompagné par la charcuterie Corse de Sophie et Manu, des moments de camaraderie précieux.

En temps normal on a le droit à la soupe à l’oignon au club, mais cette période ne l’autorise pas…

Finalement le vent est rentré après notre arrivée et a permis à Arnaud et son 1010 de regagner du temps et finalement c’est lui qui gagne cette course, Bravo.

Sur le podium en duo TELEMAQUE 2 fait 3 et je fais 2 avec TELEMAQUE 3 forcement la question m’est posée ou est TELEMAQUE 1 ?
Il a changé de nom et s’appelle maintenant MARCHER SUR L’ EAU, c’est un clin d’oeil de mon pote Benoit qui l’a rebaptisé (Benoit n’a qu’une jambe) ; il fait de la formation à Hyères et va partir pour une Transquadra dans quelques semaines avec son copain Guillaume.

Un grand merci à Georges KOREL et toute l’équipe de la SNST qui nous ont fait une fois encore vivre des instants précieux, dans une nature magnifique et des moments fort où tous nos sens étaient en éveil.

A l’année prochaine.

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